60                          RECHERCHES SUR MOUÈRE.
Mlle de Brie dit à Molière : « ll y en a quelques-uns d'entre eux, je crois, que vous auriez peine à contrefaire. » L'enga-ment de Brécourt commence au lundi de Pâques prochain venant (14 avril 1664) et doit subsister tant qu'il restera dans la troupe ; aucuns gages ne sont stipulés, le nouvel associé aura une part égale aux autres « dans tous les émoluments qui proviendront de leurs représentations. » Si une des ac­trices vient à se retirer ou à mourir, elle sera remplacée par la femme de Brécourt, aussi à part égale, mais à condition, en cas de retraite, de faire une pension de mille livres à celle qui se sera retirée, et, en cas de décès, de servir la même pension à la femme du comédien de Villiers, qui a déjà pris sa retraite. Les associés conviennent encore que si Tun d'eux vient à cesser déjouer « par le défaut de l'âge, ou par quelque longue maladie, ou par l'impuissance de repré­senter la comédie, » tous ceux qui resteront lui serviront une pension viagère de mille livres, excepté le cas où ils sraient obligés d'interrompre leurs représentations « par quelque accident extraordinaire, comme guerre, peste ou famine. » Mais le payement de cette pension doit recom­mencer à partir du jour la réouverture de leur théâtre. S'il entre de nouveaux associés, ils seront tenus « de rati­fier les présentes; » si quelqu'un d'eux se retire, il ne pourra disposer de sa place au profit d'aucun autre, et nul ne pourra se retirer de sa propre volonté s'il est encore jugé utile et nécessaire. Enfin si, par ordre du Roi, l'un des assocs est remplacé et forcé de quitter la troupe, celui qui entrera sera tenu de payer mille livres de pen­sion au comédien sortant, à moins que ce dernier ne s'en­gage « dans une autre troupe, soit à Paris, soit à la cam­pagne. »
Deux contrats passés àla même époque entre des comédiens de campagne * montrent comment se recrutaient les troupes qui parcouraient la province. Dans le premier contrat le di-
1. Document n° XXXII.